Prendre les deux désirs profonds de nos cœurs (aimer et être aimé) au sérieux dans notre propre vie demande un choix, qui nous invite à entrer dans une danse : celle de se recevoir et de se donner, en permanence. Plus nous allons danser, plus ces deux désirs vont se déployer en nous et faire de notre propre existence une danse, une aventure !
Le lien de couple est en mouvement grâce aux propres moteurs de vie des deux conjoints, de leurs propres élans, des désirs profonds de leurs cœurs.
Qu'attendons-nous de la vie de couple?
"Une complicité, une force, de l'intensité qui nous permettent de retrouver un élan et de vivre nos projets", me dit-on souvent en entretien.
Nous souhaitons en effet y vivre un grand et profond amour, et de cet amour précisément, nous attendons qu’il nous soulève, nous donne des ailes, nous remotive, revitalise notre vie !
Nous attendons ainsi du couple qu’il soit notre raison de vivre, une zone de sécurité, de confort, mais aussi d’intensité, d’émotions fortes, de sentiments, d'intimité.
Nous attendons de la vie de couple qu’elle ré-enchante l’ensemble de notre existence.
Or, le lien de couple, entité vivante, nous invite sans cesse à nous dépasser : car c’est bien ce que nous faisons de notre propre vie, la façon dont nous abordons notre existence, qui est moteur pour notre propre couple.
Le couple est une aventure… mais recevons-nous notre propre vie comme une aventure ?
Ré-Enchanter sa propre vie pour revitaliser le lien de couple.
Recevoir son être, et le nourrir sont les premières responsabilités des conjoints, afin que leur couple puisse danser!
1. Éduquer notre regard :
Le regard que le conjoint pose sur son propre être (et sur l'autre bien-sûr) est très précieux car il vient bercer le lien de son couple ... ce regard sur soi-même est la mélodie qui entraine le couple dans la danse.
Avant de prendre soin d'un enfant, d'un ami, d'un voisin, que faisons-nous? Nous posons un regard sur cet être, et ainsi nous le reconnaissons comme vivant, comme ayant de la valeur, et quand notre désir est de prendre soin, bien souvent ce regard est empli de désir de bienveillance, d'humilité, et de volonté de rejoindre cet autre dans ce qui fait sa vie à cet instant.
Quel regard posons-nous sur notre propre être? Est-il empli de cette bienveillance, de cette humilité, d'humour? Sommes-nous dans un rapport conflictuel avec nous-même?
Que nous accordons-nous qui puisse nous aider à réajuster ce regard? Comment est-ce que nous prenons soin des émotions qui nous traversent ? Des blessures qui reviennent à la surface ?
Adoptons sur nos existences ce regard doux et humble qui nous permet d'accéder aux désirs profonds de nos vies, qui nous encourage à oser croire en nous!
2. Nourrir son être :
Ce regard se travaille, bien sûr, et plus notre être va être nourri plus ce regard va apprendre à se laisser bousculer, éduquer, ajuster.
Prendre soin de soi c'est accepter l'exigence de nourrir son être de telle sorte que ce que nous lui offrons soit ordonné à ce que nous désirons profondément : aimer et être aimé (et non pas seulement selon nos envies du moment, ou nos besoins affectifs).
Comment est-ce que moi je m’aide à m’épanouir, à grandir, à m’unifier ? Est-ce que je crois en mon être?
Quel regard, quelle importance j'accorde à mon corps? De quoi je le nourris? De quoi je le vêtis? Y-a-t-il de la violence dans mon regard, dans la nourriture que je lui propose? Est-ce que je néglige ma façon de le vêtir, ou au contraire est-ce que j'ai tendance à y accorder beaucoup d'importance oubliant ainsi d'investir les désirs plus profonds qui sont en moi? Est-ce que j'ose la danse, les sauts de joie, l'étreinte de mon conjoint, ma conjointe?
Quel regard je pose sur mon affectivité? Est-ce que je juge les émotions qui me traversent, les sentiments qui m'habitent (qu'ils soient agréables ou désagréables)? Qu'est-ce que je fais de ma colère, de ma tristesse, de ma souffrance? Est-ce que j'ose en parler, sans me dévaloriser? Comment je nourris cette affectivité? Comment est-ce que je la fais vivre, j'ose la donner autour de moi?
Quel regard je pose sur mon intelligence, ma capacité de raisonner? Est-ce que je juge ce cerveau que je trouve lent ou au contraire trop rapide? Est-ce que j'utilise ma raison, est-ce que je la nourris de ce qui m'intéresse, me passionne sans juger mes centres d'intérêts? (Ex : si je développe une passion pour le lierre (cf dernier numéro fabuleux de "la Hulotte") est-ce que je la nourris, est-ce que la déploie, sans estimer que ce soit ridicule?) Si lire m'est difficile, qu'est-ce que j'écoute, regarde sur écran?
Quel regard je pose sur ma volonté, ma liberté intérieure? Est-ce que j'entraine cette volonté à se donner, à oser développer ses talents, à créer des fantaisies au service de ma vie, de celle de mon couple, de ma famille etc... sans jamais juger le résultat. Est-ce que j'ose un don de moi dans une association qui défend une cause qui m'est cher? Est-ce que je propose à mon couple de rendre un service à une association, un mouvement, à des amis? Notre volonté n'a pas soif de perfection, elle a juste soif de se mettre en mouvement et de se donner!
En nourrissant ainsi votre être, vous nourrissez aussi votre couple, parce que le lien de couple ne se nourrit que de ce que les conjoints lui offrent. Vous entrez alors dans la danse unique de votre couple!
Prenez-le pas! Entrez dans la cadence :
Osez offrir à votre lien de couple ce que vous attendez de lui... puis, laissez-vous surprendre par lui!
Blandine Piotre, Conseillère Conjugale et Familiale
http://blandinepiotre.com/
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